Présentation du projet
Pinquely : Du rêve à la réalité
Nous sommes Valentin et Hélène, jeunes maraichers fraîchement installés à Pinquely avec un groupe d’amis désireux d’avancer ensemble vers un avenir plus sain et plus sobre pour notre environnement. Il y a trois ans, nous avons acquis, des terres situées dans le parc régional du Périgord Vert sur la commune de Saint-Mathieu en Haute-Vienne.
Sur ces 7 hectares, nous avons la chance d’avoir différents écosystèmes accolés les uns aux autres. Prairies, forêts diversifiées, zone marécageuse, verger et étang. Multitude d’endroits où nous apprécions passer du temps et aménager l’espace en prenant soin de la faune et la flore déjà présentes.
A notre arrivée, les envies et les idées foisonnaient. Nous nous sommes lancés dans la réalisation de plusieurs projets.
Nous avons commencé par transformer l’ancienne stabulation à vaches se trouvant sur le terrain en un grand atelier. Chacun est libre d’y mener les projets dont il a envie. Travail du bois, du métal, zone de préparation des légumes, brassage de bière, stockage et activités en tout genre y sont possibles.
Sur les prairies qui anciennement servaient de pâtures, sont installés des vergers de fruitiers diversifiés, la zone de maraîchage ainsi qu’un petit élevage de volaille. Autant d’expérimentations que nous avons eu à cœur de partager avec les nombreux acteurs présents sur le territoire.
Aujourd’hui, c’est avec joie que nous constatons que tout cela prend forme.
Les vergers de Titi ( Chipo en premier plan)
Hier et aujourd’hui
L’envie de produire des légumes ne date pas d’hier, déjà avant notre installation à Pinquely les occasions de travailler un lopin de terre ne manquait pas. S’initier au jardinage, se planter pour mieux pousser c’est cela qu’il faut pour devenir de vrais jardiniers !
Aujourd’hui les jardins maraichers sont sur pied. A chaque nouvelle saison nous améliorons notre technicité, réajustons notre manière de travailler pour augmenter nos rendements et optimiser notre surface. Pour nous, l’important est de garder à l’esprit nos idéaux. A travers notre évolution, nous devons continuer à nous poser les bonnes questions.
Comment être productif sans oublier l’écosystème dans lequel on s’intègre?
L’exploitation maraîchère : nos points forts et nos points faibles
Nous cultivons une surface de plein champ de 3000 m² le tout sur une parcelle d’environ 1 hectare. Nous proposons à la vente 25 espèces de légumes et jusqu’à 6 variétés différentes pour certains d’entre eux.
Nous visons l’autonomie alimentaire pour notre collectif et une grande diversité de légumes est important pour que cela soit possible!
Valentin aux jardins lors d'un atelier avec des jeunes de Limoges
De la graine à l’assiette, nous sommes désireux de connaître et de contrôler l’ensemble du cycle de culture d’un légume. Ceci est possible grâce à notre pépinière où nous réalisons tous nos plants. Nous faisons le choix de cultiver des légumes issus uniquement de semences paysannes et reproductibles. Dans les jardins, nous utilisons des purins de plantes pour lutter contre les maladies et ravageurs, aucun intrant d’origine chimique n’est présent dans nos légumes.
Les futurs légumes
Nous avons développé un réseau sur notre commune et celles des alentours. Nous remercions les agents de la mairie de Saint Mathieu qui à chaque saison déposent gratuitement des tas de tontes et de feuilles à Pinquely. Après compostage, nous intégrons cette matière riche en azote sur nos zones de culture.
Au fil du temps, nous avons réadapté notre technique de travail qui consistait au départ à cultiver sur planches permanentes et surélevées.
Cet aménagement nous demandait beaucoup énergie et nos corps ont commencé à nous donner les premiers signes d’alerte. Aujourd’hui nous avons repensé nos techniques et avons fait le choix de travailler sur des jardins plats que nous entretenons avec des outils de binage passés entre les rangs. Nous utilisons essentiellement la houe maraîchère qui travaille le sol de façon superficielle sans créer de tassement. Cette technique optimise notre rendement car les rangs de légumes peuvent être très serrés (20-25 cm). Cela permet aussi une position du corps plus confortable pour le jardinier.
Sarclage de l'ail avec la houe maraichère.
En fin d’année, lorsque les parcelles sont vides, nous effectuons les apports de compost que nous laissons en surface. Cette matière, essentielle à la bonne croissance des légumes, doit être transportée à travers les jardins. Nous avons aujourd’hui comme seul moyen de transport, une remorque que nous attelons sur un motoculteur.
Ici commencent les doutes : C’est dans le vacarme de cette machine et dans les odeurs d’essence brûlées que nous commençons à rêver d’alternatives comme celle de la traction animale.
Quand le printemps revient, nous nous attaquons à la remise en état des parcelles avant les premiers semis et les premières plantations. Ce travail est grandement facilité par l’utilisation du motoculteur et le passage du canadien.
Une fois de plus, la traction animale nous semble une alternative extraordinaire.
Le vieux motoculteur en action
Nous choisissons de vendre nos légumes uniquement en vente directe dans un rayon de 20km . C’est sur les marchés locaux que vous pouvez nous retrouver.
Stand commun "la ferme des Méli - Mélo", "Les jardins de la Cueille", " Tonton Binette" - Marché de Marval
En association avec deux autres maraîchers du territoire installés sur la commune de Champniers-Reilhac, Flavien des Jardins de la Cueille et Guillaume de la ferme des Méli-Mélo, nous organisons notre commercialisation. Nous proposons régulièrement un stand commun de nos productions respectives afin d’offrir un banc de légumes diversifiés et un volume plus important aux consommateurs. Aussi nous travaillons ensemble sur différents marchés de producteurs locaux ou nous proposons des plats élaborés avec nos légumes.
Stand marché de producteurs de Limoges
Cette organisation permet à chacun de pouvoir se libérer du temps et de l’énergie. Nous travaillons également avec nos deux camarades sur certaines cultures communes nécessitant plus de surface et une mutualisation des forces. Cette année encore, nous produirons nos pommes de terres et courges de façon collective.
Récolte des patates produites en commun
C’est aussi dans la mise en place de ces cultures que la traction animale nous serait très utile.
Nous faisons également partis d’un collectif regroupant une douzaine de maraîchers et maraîchères mutualisant leurs productions pour l’association La Sauce paysanne.
Celle-ci a notamment pour but de soutenir la petite paysannerie à travers la vente de paniers bio et/ou issus de productions locales et respectueuses. La Sauce Paysanne
Pour finir, c’est aussi au sein de l’épicerie sociale et solidaire Blette comme Choux , située à Abjat sur Bandiat, que nous proposons nos légumes.
Blette comme Choux
L'âne maraîcher
Ayant récemment participé à une formation sur la traction asine, de nouveaux projets se dessinent.
Il apparaît qu’au jardin, l’âne est une aide polyvalente. A condition de s’appuyer sur du bon matériel et un mode de communication efficace, l’âne apporte sa contribution aux tâches les plus simples comme aux travaux les plus techniques. Transport du compost et du matériel, travail du sol, ramassage des légumes, entretien des cultures ; le jardinier, en étroite collaboration avec l’animal, améliore son efficacité et réduit son impact sur l’environnement.
Gigi de l'école des ânes maraichers
Transmission de savoirs et formation
Accueillir un âne sur notre terrain est une chose que nous ne prenons pas à la légère. En effet, pendant 3 jours en janvier 2021, Valentin a pu suivre une initiation à la traction asine au sein de l’école des ânes maraîchers qui se trouve à Villeneuve-sur-lot. Cette formation nous a ouvert les yeux sur les nombreuses possibilités qu’offre cet animal. Convaincus, nous avons poursuivi la formation en participant au perfectionnement du 8 au 18 mars 2021 toujours dans cette même école.
Aujourd'hui nous aimons passer du temps à la Ménardière ( Roussines) chez Mina et Alex pour continuer à expérimenter la traction asine auprès de Grim et Souries leurs deux ânesses. ( cf photo de présentation)
Valentin menant l'âne et la bineuse
Matériel et infrastructures
Accueillir et travailler avec un âne à Pinquely nécessite bien des préparatifs.
Nous avons déterminé deux pâtures pour l’accueil de notre futur âne. Un premier pré de 3000m2 et une deuxième surface d’un hectare. L’âne n’étant pas un animal solitaire nous devrons accueillir quelques compagnons (chèvres, moutons …).
Grâce à l’aide des copains et des voisins des enclos ont commencé à être installés.
La brigade verte en action pour le nettoyage du futur pré
Installation des piquets par les copains
Un harnachement adapté à notre âne est nécessaire. En effet, collier et cuirs doivent être conçus sur mesure.
Pour travailler dans de bonnes conditions ainsi qu’avec respect pour notre animal, nous devons investir dans du matériel léger doté de technologie.
Nous avons opté pour la bineuse Martin de la marque VITIMECA qui a la qualité de pouvoir se transformer pour répondre à une multitude d’actions ( binage, sarclage, billonnage, arracheuse à pomme de terres ...).
La bineuse martin en action à l'école des ânes maraichers
Cet outil comme bien d’autres ont été réalisés grâce à un réseau d’ingénieurs passionnés qui ont permis de moderniser et rendre accessible le travail en traction animale.
Partir de rien ou presque
A l’heure actuelle, seules nos surfaces de prairie et la formation nous permettent d’envisager l’achat d’un âne et le travail en traction animale. C’est à travers ces lignes et ce financement participatif que nous espérons toucher un grand nombre de donneurs potentiels afin que notre projet prenne vie.
Nous en profitons pour remercier :
- Titi et Tim nos pirates Pinquelois pour leur soutien au quotidien et leur aide dans la réalisation de ce projet.
- Blandine, Flavien, Myrtille et Didi pour les coups de masses, la mise en place de la brigade verte et la grosse relecture !
- Benoit pour l’aide sur les clôtures.
- Pascal Sachot le directeur de l'école des ânes maraîchers et Joël pour leur pédagogie.
- Mina et Alex et leurs ânesses Sourie et Grim avec qui la formation continue.
- Et vous tous pour votre soutien !!